Lorenzo Gatto, un violoniste au cœur du Concours Reine Elisabeth
Il a déjà fait partie du jury lors des éliminatoires et de la première épreuve il y a 5 ans et y officiera pour la première fois en demi-finale et en finale cette année. Il fait également partie du Comité Artistique, un aréopage de violonistes qui délimite le répertoire imposé à chaque épreuve. Et ce n’est pas tout. Il prépare aussi ses élèves qui veulent se présenter au Concours.
Vincent a assisté à un de ses cours à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Sous le regard intimidant du buste de la Reine Elisabeth, Lorenzo dispense ses conseils à une jeune Japonaise qui commence l’apprentissage du concerto de Beethoven. Toutefois, le Concours et la Chapelle Reine Elisabeth sont 2 entités distinctes et les élèves de cette dernière ne sont pas favorisés lors de leur passage au Concours. D’ailleurs, Lorenzo ne peut pas coter ses élèves lors des différentes épreuves.
Lorenzo a aussi accueilli Vincent chez lui pour faire plus ample connaissance. Il parle de son expérience, de ses critères d’évaluation, de ce qu’il attend des candidats au Concours. Avec la mondialisation de la musique, rendue possible grâce aux transports plus aisés entre les continents, les différences d’écoles se sont estompées. Les musiciens d’origine asiatique constituent plus de la moitié des candidats et les pays d’Extrême-Orient sont mieux représentés dans les jurys. La conséquence directe ? Le niveau d’ensemble est plus élevé. De nombreux candidats sont de valeur égale ce qui laisse planer un certain suspense pour l’attribution des premières places.
Le Concours Reine Elisabeth doit évoluer avec son temps mais il ne faut pas trop le réformer, sous peine de le voir perdre son aura et sa place de choix parmi les concours les plus renommés du monde. Les innovations doivent donc être légères et concernent surtout le répertoire abordé par les candidats plutôt que la forme et le fond qui doivent rester fidèles à ce que la Reine Elisabeth avait imaginé.
Les membres du jury ne peuvent pas parler des candidats entre eux et il n’y a pas de délibération ni de discussion pour laisser à chacun son libre arbitre. Les cotes sont remises à la fin de la semaine et c’est l’ordinateur qui calcule le classement final. C’est sans doute la meilleure méthode pour garantir l’équité du Concours.
Par Thierry Loreau le 29 mai 2024